jeudi 11 mai 2017

La fille du Ribatejo 
autobiographie de Marie Myriam


Il y a longtemps que je n'ai plus acheté de livre d'artistes qui racontent leur vie. Pourtant, alors que rien a priori ne m'attire vers Marie Myriam, j'ai glissé son ouvrage dans mon panier. La raison en est très simple, j'ai habité sans le savoir, cinq années dans la rue qui l'a vue grandir, à quelques mètres du Ribatejo, le restaurant familial. Si son histoire s'était déroulé à Asnières, il y aurait eu peu de chance que ce livre finisse sur mon bureau.



Tout d'abord, disons-le, ce récit est touchant. En effet, tout au long des quelques deux cents pages, la chanteuse nous offre un portrait humain et désintéressé. Entre les lignes, nous la sentons bien plus proche de sa famille, de ses amis que des fastes du show business. Il est tout de même assez rare d'être à la fois artiste et gérante d'un restaurant ! D'ailleurs ce dernier métier lui prend semble-t-il beaucoup plus de temps et d'énergie que de monter sur scène pour y interpréter ses succès. C'est la fidélité et l'amour que Marie Myraim vouait à son père qui l'ont poussé à cumuler deux activités diamétralement opposées.

Son père, cet homme qu'elle vénérait tant, lui a prouvé tout au long de sa vie que la réussite est faite d'effort et d'abnégation, mais également de rire et de joie. Cet homme originaire du Portugal qui migra vers le Congo, y fit fortune, puis reparti de rien en arrivant à Paris, pour finalement bâtir une réussite toute personnelle et enfin avoir le bonheur de s'offrir une belle maison en bord de mer, dans pays natal.

Marie Myriam parle beaucoup de sa tribu, mari, soeur, enfants, neveux, amis... Pour ceux qui cherchent du croustillant, des révélations concernant le monde artistique, ils risquent d'être déçus car ce n'est pas le grand livre qui permettrait de faire la lumière sur des pratiques plus ou moins honnêtes. Non, hormis quelques anecdotes faites de petits rien, elle nous retrace quarante ans de carrière, avec des hauts et des bas.

La place réservée au Grand Prix de l'Eurovision 1977 est importante, bien entendu et semble tout droit sortie d'un conte de fée. Le producteur qui déjeune dans le restaurant des parents et qui entend la jolie voix de fille de famille qui répète au sous-sol. Il tombe sous le charme et en fait la gagnante que l'on connait en quelques mois seulement.

A ce jour, malgré tous les autres enregistrements d'albums réalisés, "L'oiseau et l'enfant" demeure le plus grand succès de Marie Myriam et restera ancré dans les mémoires encore de nombreuses années.

"La fille du Ribatejo" vous fera passer un bon moment entre tendresse et émotion, ombre et lumière, joie et tristesse. La vie quoi !

Olivier Vadrot



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